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Isabelle Mimouni poursuit son travail sur Polytropiques

lundi 16 janvier 2017

Premiers textes

Atelier d’écriture – Premiers textes
séance du 11 janvier

Ijjou

v Idée :

Produire un texte sans ponctuation dans lequel on montre l’ambiance du lieu à travers la description de détails survenus lors de l’observation tout en y associant son « ressenti » personnel.

v Avis :

-       Idée du manque de ponctuation intéressante mais sans doute difficile à percevoir car à la lecture, on donne naturellement du rythme
-       Répétitions montrent l’oppression du lieu et la difficulté de l’exercice.
-       Questions rhétoriques très belles
-       Le manque de ponctuation laisse apparaitre une ambiance lourde et pesante.
-       On est submergé par les mots, on est enfermé par les mots.
-       Chaque mot emmène dans un autre contexte.
-       Super parce qu’on devine l’heure et le lieu du texte !
-       Les pensées s’entrechoquent
-       « Plus de peur peut-être mais des pensées » a retenu l’attention de plusieurs élèves.
-       Liens inattendus entre les éléments qui font la richesse du texte.
-       « Sac noir » -> très intéressant car on devine la dimension morbide, le lien avec les attentats.
-       « STOP » fait ponctuation et montre qu’on a besoin de reprendre un bol d’air ! Ils sont également vecteurs d’angoisse // Il dit l’inverse de ce qu’il est supposé exprimer.

-       « Mal de tête » -> induit une certaine mise à distance // « j’ai un mal de tête » -> euphémisme // « mon mal de tête se développe » : un peu analytique, on est plutôt dans l’analyse de la situation, plutôt dans l’intellectuel.  
-       « L’insouciance ambiante » -> trop abstrait ! 
-       Début du texte semble moins puissant que la fin dans laquelle tout s’enclenche.
-       « Camion DE poubelle crée des odeurs nauséabondes » -> Phrase presque trop longues alors que pour que cela s’enchaine, on pourrait imaginer une phrase dans le même style que le reste du texte !
-       « Un petit garçon … innocence* et mémoire* lourde » -> phrase trop longue qui pourtant est intéressante car mots importants (*) !
-       « Suite à » -> terme trop administratif !

v Conseils et ajouts  :

-       faire des fichiers audio avec un acteur à la fin de l’atelier si l’on a le temps.
-       Il faut toujours se garder une ligne directrice et éviter s’éloigner de son sujet principal.

Timothée

v Idée :

Un texte qui prendrait le point de vue d’un cendrier, un peu sous la forme d’une vanité dans laquelle l’objet raconte ce qu’il voit et ce qu’il ressent. Le rythme serait saccadé mais aussi romancé et nuancé.

(Idée de vanité est-elle maintenue jusqu’au bout ?)

v Avis :

-       Idée de calme
-       Rythme mécanique sans doute à cause des phrases courtes.
-       Idée intéressante car c’est un point de vue original.
-       Style intéressant qui mêle à la fois des critiques, parfois violentes et des descriptions presque poétiques.
-       Fond : association subtile entre la vision d’un cendrier et des éléments de description (vues lors de l’observation)
-       « baguettes fumantes » // termes cyniques.
-       Descriptions des gens qui fument très juste !
-       Description des gens qui arrivent depuis la place de la République très poétique.
-       Attention au terme « guéridon » // gênant car peut troubler la compréhension
-       « j’accumule » // pas possible car les cendriers sont vidés !


v Conseils et ajouts :

-       Attention à la longueur des textes !
-       Le point de vue est important ! Un cendrier est sur une table donc à un étage inférieur de l’homme !
-       Enorme difficulté de l’écriture : intégrer des informations dans un texte c’est difficile parce qu’il ne faut pas qu’elles deviennent didactiques.
-       Attention à ne pas se mettre à la place de notre personnage !
-       Pour faire comprendre que c’est un cendrier : « le serveur me pose sur la table » ?
-       Pourquoi dire que le cendrier est « inutile et médiocre » alors qu’il a un regard très détaché ? Il « pense » avec beaucoup de cynisme et de dédain.
-       On ne perçoit peut-être pas assez qu’on est sur la place de La Bonne Bière.
-       Le cendrier doit avoir un vocabulaire de cendrier !

à Choisir un cendrier, c’est choisir un regard insolite ! (// Lettres Persanes de Montesquieu)



                       

Clémentine

v Idée :

Cette nouvelle s’organise autour d’un dialogue entre la Grisette et une victime décédée lors des attentats du 13 novembre. Il y a à la fois un dialogue et un monologue de la Grisette qui décrit ce qu’elle voit.

(Lors de la lecture, texte pas encore achevé.)

v Avis :

-       Idée de monologue intéressante.
-       Peut-être plus de dialogue entre la grisette et lui ?
-       Très beau et très émouvant.
-       Ton calme et serein.
-       Aucune description précise de là où il était et donc c’est à travers le dialogue qu’on devine le lieu.
-       Projet très imagé (d’ailleurs Ijjou a repensé au projet en repassant devant la grisette).
-       La grisette est drôle : « elle était partie » (comme si une statue pouvait se déplacer)// intimité « Grisette » employé sans article, tel un nom propre.
-       « balle comme une gifle » // intéressant ou déplacé ?
-       Le mort est peut-être trop vivant ! Le fait qu’il respire et qu’il bouge peut perturber le lecteur.
-       Idée de mort qui reste coincé dans un entre-deux / il refuse de mourir et git aux côtés des 129 (pas tous) victimes de la place !

Clémentine insiste sur l’idée de mémoire qu’elle tient à affirmer !

v Conseils et interventions  :

-       « prendre une balle comme une gifle » -> euphémisme ?
-       La Grisette est là depuis le 19ème siècle donc peut-être montrer qu’elle a vu beaucoup de choses et que donc ce qu’elle voit présentement n’a rien à voir avec ce qu’elle a connu !
-       « je ne vois rien » = il est mort donc étrange qu’il « respire »




                         







Madame Mimouni

v Idée :

Travailler sur un texte dans lequel se mêleraient différentes strates temporelles.
Travailler sur l’idée des souvenirs.

v Avis :

-       Idée de circulation // vie.
-       Voyage dans le temps très subtil et léger.
-       Personnage qui cherchait dans la poubelle était un élément d’angoisse qu’on ne retrouve pas ! Pourquoi ? à volonté de calme.
-       « Merde », « Ils ont tout transformé en laissant tout pareil » -> rapport des paroles. La question se pose alors de savoir si l’injure doit ou non garder sa place dans un récit aussi calme. Est-ce que cela provoque une rupture ?
-       Répétitions de « glace » à la fin ? A revoir peut-être.
-       Certains se demandent pourquoi avoir choisi le terme « Evidemment » avant de parler d’un aveugle ; c’est étonnant. En fait, c’est une sorte de parole ironique car c’est au moment où l’observation allait commencer que l’aveugle est apparu. Parallèle entre l’exercice d’observation et l’impossibilité pour l’aveugle de voir autour de lui.

Une fois le projet monté, il sera intéressant de voir qu’il y a des échos entre les textes, à condition qu’on ait tous bien respecté le protocole.


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