Site Polytropiques

Isabelle Mimouni poursuit son travail sur Polytropiques

dimanche 19 novembre 2017

Séance du 15 novembre

Atelier d’écriture mercredi 15 novembre : Compte rendu

  • Choix de la date de rendez-vous au cimetière Père-Lachaise : samedi 2 décembre de 10h à 12h.

  • Regard sur le document partagé et correction collective.

  • Récapitulatif des informations du documentaire visionné avant les vacances.
Documentaire : objectivité
  • Masse d’informations, énumération de données (chiffres, noms, lieux…) : impression d’une liste sans connexion entre chaque donnée historique, simple inventaire austère. L'épuisement des données garantit une certaine objectivité.
  • Visite guidée filmée : le guide a une fonction informative/didactique. La mise en abîme du guide renforce le sentiment d’objectivité. Donne l’impression d’être un visiteur qui regarde d’abord le guide puis les autres visiteurs : le spectateur voit TOUT grâce au champ et au contre-champ → objectivité renforcée.
  • Montage réalisé avec archives (photos dans un album, documents officiels…) Les pages des albums sont tournées au fur et à mesure, les images se fondent dans le décor → la redondance entre l'ancien et le temps du film pour nous donne un effet plus réel et authentique. Le reportage datant de la fin des années 70, il est lui-même un ensemble d’images d’archives pour nous.
  • Sentiment d’objectivité renforcé par l’état des lieux : rien n’a bougé. Les éléments restent en place (→ authenticité) malgré le fait qu’ils soient peu nombreux (anciens meubles, cordes à linge...). Les ruines du ferry également n'ont pas été restaurées et constituent un des principaux témoignages du passé d'Ellis Island.
  • Réalités dont on a la certitude : la mer au début, la baie de New York, les tours jumelles, la statue de la liberté… L'auteur rectifie même et s'interroge sur l'erreur de Kalka dont nous avons tous la résolution aujourd'hui : la statue de la Liberté porte un flambeau, pas un glaive comme l'écrit Kafka. Ainsi, le spectateur est convaincu qu'il ne s’agit pas d’une fiction. La réalité authentifie. Elle repose sur la culture et les connaissances du spectateur quant aux différents realia qui lui sont présentés.
  • Les visiteurs sont des témoins apportant une certaine objectivité. Ils ne sont pas venus pour être filmés et cela se ressent. Par exemple, un garçon regarde la caméra : ce n’est pas un comédien puisqu’il est intrigué par elle. Le groupe est composé de personnes « ordinaires » qui sont toutes vêtues de la même façon (style des années 70).

  • Détermination du plan d'action, du protocole de réalisation du projet.
Méthode pour réussir
=> FAIRE UN INVENTAIRE !
  • Observer champ & contre-champ et leur interaction.
  • Observer les traces du temps dans l’espace (= les différentes strates), à la fois le muable et l'immuable, la vitesse de muabilité et la vétusté (= usure progressive d'un lieu ou d'un objet) : tombes, prolifération de la nature, dégradation des matériaux, traces météorologiques, ornement des tombes…
  • Observer l'extraordinaire et l'infraordinaire (tel Perec dans L'infraordinaire).
Détails → 3 minutes par détails :
  1. Imperfections de la peau
  2. Démarche des passants
  3. Téléphone portable
  4. Vêtements et accessoires (matières, styles, couleurs, chaussures, lunettes, sacs, chapeaux, voiles...) → dévoile beaucoup sur la personne → exemple : Anastasie, dans Le Père Goriot, porte un peignoir en soie au début. Elle est sensuelle, symbole de l’érotisme.
  5. Age
  6. Sexe
  7. Ecoute (discrète !) des conversations
  8. Regards
=> Le cimetière du Père-Lachaise est en effet à la fois un lieu infraordinaire car s'y trouvent des tombes banales (prêter attention aux noms et prénoms inscrits, à l'âge, au titre/métier de la personne enterrée, aux épitaphes et inscriptions qui lui sont dédiées). Mais il présente également des tombes extraordinaires d'écrivains, peintres, chanteurs... connus.

  • S’intéresser aux bruits et aux silences, aux odeurs (décompositions, natures...), aux sensations et au toucher (vent...).
  • Se questionner sur la verticalité et l'horizontalité du lieu (avec les tombes notamment).
Pour la prochaine fois, choisir le lieu d'observation ! Nous avions commencé à évoquer un lieu de passages, où se trouvera vraisemblablement du monde, à côté de quelqu'un de connu mais entouré de tombes plus banales.

Indiquez votre choix et vos arguments pour le justifier sur le documentpartagé.

lundi 30 octobre 2017

La seconde séance d'atelier (11 octobre) permet de définir le lieu dans lequel aura lieu la séance d'observation.
Différents critères sont pris en compte :
- variété des réactions possibles et donc des genres littéraires qui seront envisageables
- variété des types de personnes présents sur le lieu
- potentiel émotionnel
- dimension mémorielle

La discussion s'engage sur 4 lieux qui ont retenu une dizaine de voix lors du vote : hôpital, quai de métro (à Bastille), pont, cimetière du Père Lachaise.
C'est le Père Lachaise qui est choisi.

La deuxième partie de la séance permet de visionner le documentaire de Perec et Bober sur Ellis Island. Les participants analysent ce qui relève de la description objective et ce qui appartient en propre à l'identité du commentateur.
Un document partagé permet d'élaborer le compte rendu : ici

vendredi 22 septembre 2017

En cette nouvelle année, l'atelier de création littéraire numérique du Lycée Chaptal redémarre.
L'enthousiasme est toujours au rendez-vous. Les réalisations des années passées sont particulièrement stimulantes...

La logique reste donc la même : réaliser une oeuvre collective sur un mode kaléidoscopique en respectant les identités et les styles de chacun. Le processus de création est tout aussi important que l'oeuvre achevée et on pourra le suivre sur ce blog. Les commentaires sont les bienvenus !

C'est de nouveau l'oeuvre de Georges Perec qui sert de point de départ. Le documentaire qu'il a réalisé sur Ellis Island, permet de réfléchir sur ce qu'est un lieu investi par la mémoire collective et le rapport particulier que tel individu va construire avec ce lieu.

La première séance de l'atelier a donc été consacrée à la recherche de lieux susceptibles de susciter le même genre de lien pour le groupe d'une vingtaine d'élèves réunis pour ce projet.

Chaque lieu a provoqué des discussions qui ont permis de débuter le cadrage :

Idées proposées :
- Station de métro
- Quais de Seine
- Une partie de Beaubourg
- La place sous la Tour Eiffel
- La salle 64 de Chaptal
- Une salle de cinéma
- Un manège parisien
- La place Saint-Michel (plus précisément la fontaine)
- Un bateau mouche
- Un quai de gare
- Un centre commercial
- Un aéroport
- Une boulangerie
- Une banque
- Un salon de coiffure
- Une bibliothèque
- Une librairie (la FNAC)
- Un hôpital
- Un magasin de bricolage ou de meubles (IKEA, Castorama, etc.)
- Une église (célèbre ou plus modeste)
- Un hall de théâtre ou de salle de spectacle
- Un café / bistrot / tabac (par exemple ; le Chaptal)
- Un pont / une passerelle

- Un terrain de sport /  un gymnase / une salle de sport

mardi 21 février 2017

Recherche du titre de l'oeuvre collective

SEANCE ATELIER ECRITURE 27/01

      I.         Choix du titre :

·       Brainstorming :
Ø  La place sans nom
Ø  Bonne bière et bonne plume
Ø  Les chroniques du 5 novembre
Ø  Les 5 novembres
Ø  Be r
Ø  Ce lieu qui nous épuise
Ø  La parade épuisée
Ø  Souviens toi
Ø  Tentative de réminiscence parisienne
Ø  1 jour, des heures et une seule mémoire
Ø  Journée de réminiscence à la bonne bière
Ø  Tentative d’introspection d’un milieu
Ø  La mine réminiscente
Ø  Et après ?
Ø  Pieds et poings liés
Ø  Bar des mémoires
Ø  Un an après à la bonne bière
Ø  Les carnets du samedi
Ø  2h le samedi/dans mon esprit
Ø  Lieu d’épuisement des Parisiens
Ø  Epuisement d’une bonne bière
Ø  Les bonnes bières
Ø  Mémoires plurielles de la bonne bière
Ø  Polyvisions
Ø  Chacun ses sens/ sa voix
Ø  Le miroir d’une mémoire/d’une histoire
Ø  Tentative d’épuisement
Ø  Mémoires sans voir
Ø  Eclats de souvenirs
Ø  Effusion de sentiments
Ø  Les temps dansent
Ø  Banalité extraordinaire d’un samedi à Paris
Ø  Au carrefour du souvenir/du temps
Ø  Destruction partielle
Ø  Mémoires croisées
Ø  Epuisement inspiré
Ø  Une mémoire épuisante
Ø  L’amertume de la bonne bière
Ø  Coordonnées géographiques d’une mémoire
Ø  Mémoires d’une coordonnée géographique
Ø  Ecritures spontanées
Ø  Gardez vos pleurs !
Ø  Traces perdues
Ø  Collectif de la mémoire
Ø  N’oublions pas la bonne bière
Ø  Amère (amer) mémoire
Ø  In Memoriam
Ø  Seuls ensemble
Ø  Bières épuisées
Ø  Amères gorgées
Ø  Bières débordantes
Ø  Des parfums de bières
Ø  Mousses de mémoire
Ø  Mémoires mousseuses
Ø  Ecume de mémoires
Ø  Mémoires émoussées

·       Contraintes :
Ø  Il faut un titre assez original pour qu’il apparaisse rapidement dans les propositions Google.
Ø  Il faut un titre qui corresponde à notre travail.
Ø  Pas le mot « bière » dans le titre car on va avoir du mal à se distinguer sur internet.
Ø  Volonté de faire un titre à jeu de mot.


Titre choisi : Mémoires émoussées. (« mousse » renvoie à la bonne bière ; « émousser » renvoie à l’idée d’une lame qui n’est plus acérée, tout comme peut l’être l’exercice de « mémoire » auquel nous nous sommes confrontés. Enfin, les pluriels renvoient au format d’œuvre collective).
     II.         Travail sur les textes individuels

Par petits groupes de 4 ou 5, nous avons « martyrisé » les textes de nos camarades, comme nous l’avions fait collectivement la séance précédente.

Séance prochaine (le 1er Mars) : Avant cette date, nous devons avoir envoyé nos textes presque définitifs à Mme Mimouni, qui redistribuera le tout à chacun d’entre nous.


lundi 16 janvier 2017

Premiers textes

Atelier d’écriture – Premiers textes
séance du 11 janvier

Ijjou

v Idée :

Produire un texte sans ponctuation dans lequel on montre l’ambiance du lieu à travers la description de détails survenus lors de l’observation tout en y associant son « ressenti » personnel.

v Avis :

-       Idée du manque de ponctuation intéressante mais sans doute difficile à percevoir car à la lecture, on donne naturellement du rythme
-       Répétitions montrent l’oppression du lieu et la difficulté de l’exercice.
-       Questions rhétoriques très belles
-       Le manque de ponctuation laisse apparaitre une ambiance lourde et pesante.
-       On est submergé par les mots, on est enfermé par les mots.
-       Chaque mot emmène dans un autre contexte.
-       Super parce qu’on devine l’heure et le lieu du texte !
-       Les pensées s’entrechoquent
-       « Plus de peur peut-être mais des pensées » a retenu l’attention de plusieurs élèves.
-       Liens inattendus entre les éléments qui font la richesse du texte.
-       « Sac noir » -> très intéressant car on devine la dimension morbide, le lien avec les attentats.
-       « STOP » fait ponctuation et montre qu’on a besoin de reprendre un bol d’air ! Ils sont également vecteurs d’angoisse // Il dit l’inverse de ce qu’il est supposé exprimer.

-       « Mal de tête » -> induit une certaine mise à distance // « j’ai un mal de tête » -> euphémisme // « mon mal de tête se développe » : un peu analytique, on est plutôt dans l’analyse de la situation, plutôt dans l’intellectuel.  
-       « L’insouciance ambiante » -> trop abstrait ! 
-       Début du texte semble moins puissant que la fin dans laquelle tout s’enclenche.
-       « Camion DE poubelle crée des odeurs nauséabondes » -> Phrase presque trop longues alors que pour que cela s’enchaine, on pourrait imaginer une phrase dans le même style que le reste du texte !
-       « Un petit garçon … innocence* et mémoire* lourde » -> phrase trop longue qui pourtant est intéressante car mots importants (*) !
-       « Suite à » -> terme trop administratif !

v Conseils et ajouts  :

-       faire des fichiers audio avec un acteur à la fin de l’atelier si l’on a le temps.
-       Il faut toujours se garder une ligne directrice et éviter s’éloigner de son sujet principal.

Timothée

v Idée :

Un texte qui prendrait le point de vue d’un cendrier, un peu sous la forme d’une vanité dans laquelle l’objet raconte ce qu’il voit et ce qu’il ressent. Le rythme serait saccadé mais aussi romancé et nuancé.

(Idée de vanité est-elle maintenue jusqu’au bout ?)

v Avis :

-       Idée de calme
-       Rythme mécanique sans doute à cause des phrases courtes.
-       Idée intéressante car c’est un point de vue original.
-       Style intéressant qui mêle à la fois des critiques, parfois violentes et des descriptions presque poétiques.
-       Fond : association subtile entre la vision d’un cendrier et des éléments de description (vues lors de l’observation)
-       « baguettes fumantes » // termes cyniques.
-       Descriptions des gens qui fument très juste !
-       Description des gens qui arrivent depuis la place de la République très poétique.
-       Attention au terme « guéridon » // gênant car peut troubler la compréhension
-       « j’accumule » // pas possible car les cendriers sont vidés !


v Conseils et ajouts :

-       Attention à la longueur des textes !
-       Le point de vue est important ! Un cendrier est sur une table donc à un étage inférieur de l’homme !
-       Enorme difficulté de l’écriture : intégrer des informations dans un texte c’est difficile parce qu’il ne faut pas qu’elles deviennent didactiques.
-       Attention à ne pas se mettre à la place de notre personnage !
-       Pour faire comprendre que c’est un cendrier : « le serveur me pose sur la table » ?
-       Pourquoi dire que le cendrier est « inutile et médiocre » alors qu’il a un regard très détaché ? Il « pense » avec beaucoup de cynisme et de dédain.
-       On ne perçoit peut-être pas assez qu’on est sur la place de La Bonne Bière.
-       Le cendrier doit avoir un vocabulaire de cendrier !

à Choisir un cendrier, c’est choisir un regard insolite ! (// Lettres Persanes de Montesquieu)



                       

Clémentine

v Idée :

Cette nouvelle s’organise autour d’un dialogue entre la Grisette et une victime décédée lors des attentats du 13 novembre. Il y a à la fois un dialogue et un monologue de la Grisette qui décrit ce qu’elle voit.

(Lors de la lecture, texte pas encore achevé.)

v Avis :

-       Idée de monologue intéressante.
-       Peut-être plus de dialogue entre la grisette et lui ?
-       Très beau et très émouvant.
-       Ton calme et serein.
-       Aucune description précise de là où il était et donc c’est à travers le dialogue qu’on devine le lieu.
-       Projet très imagé (d’ailleurs Ijjou a repensé au projet en repassant devant la grisette).
-       La grisette est drôle : « elle était partie » (comme si une statue pouvait se déplacer)// intimité « Grisette » employé sans article, tel un nom propre.
-       « balle comme une gifle » // intéressant ou déplacé ?
-       Le mort est peut-être trop vivant ! Le fait qu’il respire et qu’il bouge peut perturber le lecteur.
-       Idée de mort qui reste coincé dans un entre-deux / il refuse de mourir et git aux côtés des 129 (pas tous) victimes de la place !

Clémentine insiste sur l’idée de mémoire qu’elle tient à affirmer !

v Conseils et interventions  :

-       « prendre une balle comme une gifle » -> euphémisme ?
-       La Grisette est là depuis le 19ème siècle donc peut-être montrer qu’elle a vu beaucoup de choses et que donc ce qu’elle voit présentement n’a rien à voir avec ce qu’elle a connu !
-       « je ne vois rien » = il est mort donc étrange qu’il « respire »




                         







Madame Mimouni

v Idée :

Travailler sur un texte dans lequel se mêleraient différentes strates temporelles.
Travailler sur l’idée des souvenirs.

v Avis :

-       Idée de circulation // vie.
-       Voyage dans le temps très subtil et léger.
-       Personnage qui cherchait dans la poubelle était un élément d’angoisse qu’on ne retrouve pas ! Pourquoi ? à volonté de calme.
-       « Merde », « Ils ont tout transformé en laissant tout pareil » -> rapport des paroles. La question se pose alors de savoir si l’injure doit ou non garder sa place dans un récit aussi calme. Est-ce que cela provoque une rupture ?
-       Répétitions de « glace » à la fin ? A revoir peut-être.
-       Certains se demandent pourquoi avoir choisi le terme « Evidemment » avant de parler d’un aveugle ; c’est étonnant. En fait, c’est une sorte de parole ironique car c’est au moment où l’observation allait commencer que l’aveugle est apparu. Parallèle entre l’exercice d’observation et l’impossibilité pour l’aveugle de voir autour de lui.

Une fois le projet monté, il sera intéressant de voir qu’il y a des échos entre les textes, à condition qu’on ait tous bien respecté le protocole.