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Isabelle Mimouni poursuit son travail sur Polytropiques

lundi 21 novembre 2016

Compte rendu séance du 16 novembre

ATELIER ÉCRITURE : SÉANCE DU MERCREDI 16 NOVEMBRE 2016
Nos impressions après le 5 novembre et les 2 heures d'observation :
  • Très fatigant, très intense
  • Le temps passe vite car nous avons beaucoup d’informations à gérer.
  • Les réactions des gens sont intéressantes à étudier : quand on était assis à la bonne bière, les gens ne faisaient pas particulièrement attention à nous (sauf le garçon de café), mais pendant la période de déplacement les gens semblaient même « inquiets » de voir des gens adossés au mur en train d’écrire. (Timothé)
  • Notre regard sur Paris change a posteriori, on apprend à observer une ville dans laquelle on vivait déjà. On se rend compte à quel point on est absents au monde. (Tara)
  • Cette expérience de description est très analytique. On réfléchit sur la temporalité, les interactions humaines, l’esprit français par exemple.
  • On note un changement d'atmosphère très frappant entre le matin (où passent des voitures banales grises, noires...) et le soir (Corvette fluorescente).
  • Il est parfois difficile de respecter la neutralité du protocole prescrit car les dialogues des gens autour étaient très prenants, surtout le soir. Contrairement aux conversations le matin très banales. (Ijjou)
  • On peut observer l’évolution de l’activité des passants pendant 2h d’observation. Pour l’horaire 18h/20h par exemple, en fin de journée (18h), les gens semblaient très affairés et fatigués. Puis au fur et à mesure que l’on se rapprochait des 20h, l’état d’esprit général semblait se détendre, les passants commençaient à profiter de leur « sortie du samedi soir ». (Colombe)
  • On peut constater une impudeur des gens, surtout le soir, qui parlent aisément de sujets qui pourraient être des « tabous » (suicide, drogue, sexe). (Timothé)
  • Nous sommes beaucoup plus sensibles à des petits détails qui peuvent avoir un impact important sur la perception du lieu (par exemple au passage d’une éclaircie, aux changements de lumière).
  • Frustrant comme exercice car il y avait tellement d’éléments à capter qu’on voulait tout saisir.
  • Personne n’a parlé des attentats.
  • Attention focalisée sur la couleur rouge qui peut prendre un ordre symbolique (le sang, mais aussi l'enfance...).

A propos du format que prendra le projet de chacun :
Comparaison avec l’expérience de l’an dernier :
Remarque de Mme Mimouni : En comparaison avec l’an dernier, la quantité d’informations est si importante cette année que cela simplifie les choses : l’œuvre collective ne devra pas forcément utiliser des formats très variés pour avoir une diversité.
  • La nouvelle : est un ensemble narratif, avec une intrigue et un petit nombre de personnages. Les particularités de la nouvelle : une intrigue brève, donc centrée sur une action et pas vraiment des péripéties. De plus, la nouvelle est construite par rapport à sa chute (qui peut prendre des formes multiples).
=> Difficultés : notre exercice est centré autour d’un lieu alors que la nouvelle est centrée autour d’une action et de personnages. De plus, a-t-on rencontré beaucoup d’éléments d’intrigue et/ou de personnages insolites ?
Ainsi, pour choisir la nouvelle, il va falloir faire appel à notre imagination, introduire des éléments fictifs.
  • La poésie : est un univers qui favorise la mise en évidence des perceptions. De plus, nous sommes plus libres de ne pas instaurer une chronologie, ce qui permet de rester plus proche de l’exercice que nous avons effectué.  
La poésie est aussi le genre des émotions, ce qui peut nous faciliter la tâche pour transmettre les émotions que nous avons ressenties (par rapport à la temporalité, aux attentats) -émotion qui pose une véritable question sur ce lieu où toutes les traces des attentats ont été gommées.
  • Calligramme  (Théo a émis l’idée d’une fresque) : cela mêle l’écriture et le visuel, donc est très proche de l’exercice de description d’un lieu géographique.
  • Article : (par exemple : un fait divers, un article « 1 an après » comme il y a eu dans la presse le week-end du 12/13 novembre). Ce format est moins intime, plus sociologique voire historique. L’article nécessiterait un retour plus important sur les attentats du 13 novembre.
  • Journal : est peut-être la forme la plus proche de l’expérience vécue car permet de rapporter les émotions, réflexions à la première personne. Le journal est plus intime que l’essai, or  l'expérience faite ne relève pas tant de l’observation que de l’analytique. On peut penser aux Choses vues de Victor Hugo. Le journal permet d'articuler facilement analyse et perception.
  • Essai : est une réflexion construite à propos d’une expérience personnelle ; l’essai est plus analytique que le journal.

Etude du texte de Claude Romano, Le chant de la vie, phénoménologie de Faulkner. comme piste de réflexion  pour une forme d'écriture :
La distinction entre le paysage et la géographie.
Dans notre expérience, on a toujours abordé le lieu en tant que paysage dans lequel évoluent des sujets qui se déplacent dans l'espace de proximité en proximité. Cela suppose une continuité du lieu bornée par le champ du visible.
Aborder le lieu de manière géographique (en supprimant le regard du sujet) pourrait signifier :
  • Décrire l'espace comme une vue aérienne.
  • Décrire ce qui n'apparaît pas dans le paysage mais qui a des coordonnées géographiques (l’écluse).
  • Se concentrer sur la disposition urbaine du lieu (la diversité d’espaces : les endroits de restauration côtoyant l'îlot que constitue le jardin).
Autrement dit, voir l'espace autrement : il est possible de décrire de façon désolidarisée, cataloguée. Il peut aussi y avoir des discontinuités, des ruptures dans notre écriture : une approche totalement objective.
Autres propositions de formats faites par Mme Mimouni :
  • Prendre 10 éléments de départ et les décrire et penser la temporalité à travers ces objets. Pour rendre compte de la dimension chronotopique du lieu.
Par exemple :
    • Le Mc Donalds ( mondialisation => années 90)
    • La statue de Frederick Lemaitre ( théâtre de boulevard du 19ème )
    • La Bonne bière ( 21ème )
    • etc
  • Le récit fantastique : Par exemple, on peut prendre le point de vue d’une des 2 statues (=>La Venus d’Ille, de Prosper Mérimée) et décrire l'espèce de comédie humaine qui se joue sous leurs yeux (=>Balzac), percevoir une dimension mythologique à partir des bateaux qui passent sous le canal (=> Le fantôme de l’Opéra, de Gaston Leroux), décrire l'espace en adoptant une vision distordue de la réalité...
  • Inverser les points de vue : Prendre par exemple celui des garçons de café, qui ont peut-être vécu les attentats, celui des passants qui nous ont observés...
  • Il est possible de faire des excursions, digressions, hors du lieu, hors du champ de vision et/ou encore hors du temps que l’on a délimités :
    • Par superposition : il est possible de faire un récit où on revient sur la soirée des attentats, sur le 19ème siècle, ou sur des souvenirs.
    • Par focalisation : se focaliser sur un personnage en particulier et se laisser aller à des digressions (par exemple, si on voit quelqu’un jeter une lettre dans la boîte aux lettres, on peut imaginer ce qu’il y a écrit ).    
    • Par association : partir du sentiment de manque provoqué par certains objets que l'on a vus sans l’élément habituellement associé (ex : la poussette, la trottinette sans l’enfant).
  • Il est possible de prendre une échelle ou une hauteur différente des nôtres en écrivant. Il est par exemple possible d’imaginer le point de vue d’un lilliputien, d’un moineau ou d’un enfant.
  • On peut aussi se positionner du point de vue d’un urbaniste. Il serait alors possible de se demander comment transformer cet espace urbain.

Pour le 30 novembre : Il faut avoir choisi le format d’écriture que l’on souhaite adopter et si possible commencer à reprendre nos notes, voire à rédiger.


mardi 8 novembre 2016

Séance du 5 novembre

Comme prévu la séance d'observation a eu lieu le 5 novembre entre 10h et 22h.

Le temps a été variable, les groupes de la première partie de la journée ont bénéficié d'un beau soleil d'hiver....

Prochaine séance : mercredi 16 novembre.
Ce sera l'occasion de donner à chacun l'occasion d'exprimer ses impressions sur l'expérience et de réfléchir sur les possibles mises en forme.