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Isabelle Mimouni poursuit son travail sur Polytropiques

jeudi 4 février 2016

Compte rendu séance 03/02 :


Pour écrire, il faut savoir où l’on va. Il faut partir d’une volonté, d’une forme que l’on a décidé d’adopter. Il faut une articulation forte entre la forme et le fond.
Nicolas : ressortir l’aspect moral, sa vision de la vie. Forme : description physique qui dérive petit à petit vers une description morale. Choix stylistique : comparaison. Tente de montrer une certaine forme de nostalgie, réflexion entre ce qu’il est aujourd’hui et ce qu’il a voulu être.
Nicolas Cham. : se concentre sur sa gentillesse ; pourrait se traduire par une forme dialogique. Il souhaitait réaliser son portrait en vers, cette forme est dangereuse car on peut penser que c’est une parodie (car la versification introduit des repères ; le portrait en vers s’inscrit dans l’héritage des Blasons de Pétrarque, qui s’adresse à la femme aimée)
Plutarque, Les Vies parallèles, met deux grands hommes face-à-face.
Elisa : veut déceler le vrai du faux de ce qu’a dit le sujet. Elle cherche donc à faire son portrait dans une atmosphère assez sombre, où la description nous fait tomber dans un songe où le monde serait celui de Mrs Dalloway ; jouer sur les différents temps pour donner différentes visions de lui. Film Dans La Maison, où l’on apprend vraiment sur les gens en allant chez eux.
Il est vrai qu’on ne sait rien de lui, pas même s’il vit avec quelqu’un.
  
Blaise : S’intéresse au fait qu’il voulait être prophète ; ainsi, privilégie une forme plutôt religieuse, quelque chose qui n’a pas de limites dans l’espace, paysages assez grands en face desquels il est confronté ( ?). Le sujet a dit qu’il voulait se dilater lorsqu’il écoutait le requiem. La question de la voix est importante, puisque le prophète est celui qui parle. => dimension vocale du personnage. Problème : forme pas assez clarifiée pour pouvoir éclater les cadres ; c’est là ce qu’il veut montrer du personnage.
Judith : particularité de la voix. Tradition de la voix, ainsi veut en faire un personnage de conte (il aime beaucoup raconter des histoires). => légende urbaine ? S’appuyer sur les nouvelles de Maupassant, avec un système de mise en abîme (un conteur qui raconte une histoire où un autre conteur raconte). Faut-il inventer les histoires ou reprendre les amorces d’histoires qu’il a lancées ? On peut éventuellement broder, puisqu’on est dans cette idée de personnage de conteur. L’idée du poisson qui gonfle qui représente l’homme en colère, renvoie à cette dimension de conteur. Cette image est intéressante car il l’a présentée comme étant ce contre quoi il s’érigeait complètement. 
Plus l’on purifie son sujet, plus l’on va s’accorder avec la forme que l’on va choisir. A la première phase d’écriture, il faut mieux un projet clarifié.
Morgane : baser son projet sur un dialogue pour montrer à son lecteur le fait qu’il soit dans un jeu ; la première chose qui lui est venue à l’esprit lorsqu’on lui a demandé de se présenter a été de faire un portrait physique. Cette dimension physique doit donc être importante pour lui. Ajouter les métaphores dans les dialogues, et donner une importance particulière aux didascalies, qui rajoutent cette dimension physique.
Difficulté lorsque l’on rédige un dialogue : faire avancer le dialogue. La parole est ennuyeuse, ce qui rend un texte passionnant est sa dynamique (au théâtre l’enchaînement des répliques) ; l’enchaînement en fonction d’une fin. Projet de Morgane est difficile car il ne pousse pas à un dialogue où la parole avance. Elle doit donc savoir avant de commencer quelle sera sa réplique finale, de la même manière qu’un sonnet prépare un vers qui doit être particulièrement mis en lumière par le reste du poème.
Solène : s’intéresse à ce qu’il a dessiné (pas que ça en réalité) ; son nez, qu’il a fait gros, peut rendre compte du fait qu’il soit un menteur. Le portrait semble être une bonne synthèse de ce qu’il a dit pendant toute la séance. Yeux transparents, … Transposition d’art = lorsqu’un écrivain décide de transposer l’image, il doit d’abord analyser cette image (ex de la pyramide : base large et sommet étroit ; le problème que pose le texte est que l’on ne peut voir la pyramide d’un coup en raison de la linéarité. On doit donc se demander si le texte doit aller vers le sommet ou bien vers la base). En fonction de ce qu’on décide, il faut savoir vers quelle partie de l’image on construit le texte. Comment transposer une structure spatiale en structure linéaire ? Tous les arts fonctionnent en transposition d’art à partir du XIXème siècle.
On peut fonder son travail sur ce portrait qu’il a dessiné, qui n’est qu’une médiatisation de médiatisation, puisqu’étant la vision qu’il pense que ses élèves ont de lui.
Effet du flip book pourrait être celui de nos portraits rassemblés.
Elisa 2ème fois : faire beaucoup de petits portraits représentant le sujet à différents instants. Veut mettre un peu d’absurdité.
Judith  : rapport au temps assez nostalgique. Se définit par rapport au temps (s’intéresser à Mrs Dalloway). Beaucoup de références au temps lors de la pose. Il faut qu’il y ait un certain nombre de micro esquisses. Il serait donc pertinent d’aller vers une logique du rire qui traverse le temps.
Djanaan : veut partir de ses mains pour son portrait. Quelque chose d’essentiel pour l’humain. Voir pouce de Megan Fox. Toutefois, il faut qu’il y ait une dynamique, pour qu’il y ait du suspens, une progression, quelque chose que l’on attend.  => artistes contemporains qui font des portraits de mains en mouvement, comme ??? (demander à Claire)
Voir aussi portraits de mains d’écrivains d’Hannah Assouline : http://web.afi-sa.net/institutfrancais-roumanie.com/cms/articleview/id/2162

Il faut à la fois faire le portrait, mais comprendre, capter ce qui a fait que l’on a développé cette idée. Ecrire un petit texte qui résume notre projet depuis son point de départ et sur son évolution.
Eugénie : Faire sous forme d’une recette de cuisine genre très impersonnel et assez drôle. Permet de rendre compte du disparate. Interaction entre les aliments. Par ailleurs, il s’est vu comme un « emprésuré au caramel ». Propose des niveaux de texte, c’est-à-dire que le côté disparate pourrait être représenté par des polices différentes par exemple pour représenter les différents aspects que l’on a cerné du personnage.
Nicolas Cham 2ème fois : faire un portrait assez journalistique. Le biographe est tout aussi important que le sujet, et prendre modèle sur Libération est pertinent car leurs titres se basent souvent sur de mauvais jeux de mots.
Djanann : caramel peut se rapporter au côté nostalgique de l’homme, ainsi que l’emprésuré (la présure est la technique ancienne pour faire des yaourts).
Anaïs : Impression de plein de petites histoires racontées sans lien apparent. Dans la vie, on vit plein de choses qui n’ont pas forcément de lien entre elles. Ainsi, faire un petit journal intime, sur le modèle de L’Arrache-Cœur de Boris Vian. Elisa trouve intéressant le fait que dans ces 7 jours, il n’y ait rien ; c’est juste une routine.
Claire : S’intègre dans le portrait, est la narratrice. Veut utiliser le Discours indirect libre (pas de rupture franche entre la parole du narrateur et celle du personnage : porosité entre la parole du narrateur et la parole rapportée), qui suggère une sympathie avec ce que l’on a perçu du personnage. Narration qui fait passer d’un personnage solaire à un personnage saturnien.
Elisa 3ème fois : c’est Nietzsche ???
Guillerme : faire un texte en se faisant passer pour lui, qui écrit un texte en réunion alors qu’il s’ennuie.
On pourrait faire un texte poubelle ; montrer l’évolution du texte au fur et à mesure des brouillons. Intéresse Sabrina, qui pensait ne pas l’avoir bien cerné, et qui se voit donc bien faire un texte poubelle. Sentiment de la vanité, du fait de tenter de cerner les personnages.
Margot : idée de lettres qu’il écrit à des personnes, de quelqu’un qu’il ne connaît pas (administratif : prof, lycée Chaptal, bientôt à la retraite) jusqu’à quelqu’un qu’il connaît très bien. Puisqu’on ne sait pas qui sont ses intimes, voir la Lettre au père de Kafka, cette lettre à une personne absente. Lettre à cet absent dont on n’a pas pu savoir qui il était.
Adélie : trouve le personnage paradoxal, le fait qu’il soit à la fois enfantin et sage, un homme qui parle beaucoup et qui ne se livre pas. Forme simple : un dialogue à la Jean-Jacques Rousseau, Jean-Marc lecteur de Rodrigue, ou bien reprendre les vies parallèles de Jean Marc et de Rodrigue comme s’il se difractait. La présentation peut être en tableau.
Nicolas Cham : enquête policière. Problème ; il faut inventer beaucoup, car il ne semble pas y avoir assez d’éléments. On part à la recherche de J-M Rodrigue, ou bien c ‘est lui qui se cherche lui-même.
Manon : faire un calligramme ? trop difficile.
Maeline : fable avec une morale qui pourrait rappeler son côté sage. Le seul modèle est la Fontaine, et la barre est très haute. Même les fables de Victor Hugo ne sont pas terribles.
Judith : faire une suite de haïku.
Victoria : un tableau à différentes facettes, avec des nuances de notes et une harmonie avec tout d’un coup le silence. Développer quelque chose autour de la partition, car homme de la musique avant tout, en transformant des petits aspects de sa vie en des notes.
Astride : privilégie la parodie ; il faut des écrans. Faire différents pastiches. Il a fait beaucoup de citations, Proust, Renaud, Ronsard, Baudelaire, … On peut aussi faire un patchwork de citations, des amorces de citations, des allusions ; la théorie des écrans, où l’on projette toutes les voix qui ne sont pas la nôtre.
Elise : projet flou et clair. Impression d’avoir un comédien qui joue un rôle. Ce qui est important, c’est son face-à-face avec les élèves. Du coup, voir comment il était vu par l’un de ses élèves. Le public transforme l’identité du professeur. Son rapport qu’il instaure avec ses élèves est sa véritable identité, désir de transmettre différentes choses. 
Anaïs : caractère obsessionnel du personnage. Idée de la lettre ? Obsession d’un proche ; c’est ce qui semble être ressorti de la personne.
Djanaan : type du professeur de philo d’un lycée de Paris. Pourrait être l’un des pastiches ; faire une physiologie, à la manière de Balzac.
« Renaud en pleine forme pour la sortie de son nouvel album. »

Déterminer d’ici la fin de la semaine le cadre que l’on choisit.
Il serait intéressant qu’il y ait des séances de partage, pour proposer des compléments ou des corrections sur les textes déjà rédigés. L’interaction doit-elle être en groupe entier ou en petits groupes ?  
Prochaine séance au retour des vacances de février, la première semaine de la rentrée.


2 commentaires:

  1. Nouvelle idée (Elisa) : J’ai pensé qu’il serait peut-être intéressant ou plutôt amusant de faire un portait sous une forme proche de celle-ci :
    Imaginons un élève de Jean-Marc Rodrigue assis en cours de français et travaillant sur le thème du portrait (ou pourquoi pas un autre sujet). Alors qu’il prendrait en note le cours (de manière assez scolaire en inscrivant des exemples du professeur –qui serait déjà des indices sur la personnalité de ce monsieur-), il pourrait également annoter, parsemer, quelques bribes de portrait du professeur qui est en train de parler et qui inspire l’élève (dans des marges ou encore entre ses notes de cours). Nous aurions donc un double portrait avec dans un premier temps ce qui se dégage du cours lui-même, et en même temps, par ce que l’élève tente de composer. Il faudrait ainsi jouer sur la mise en page pour construire ce portrait (comme nous avons déjà pu évoquer la question lorsque nous parlions de la recette d’Eugénie).

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  2. Nouvelle idée (Elisa) : J’ai pensé qu’il serait peut-être intéressant ou plutôt amusant de faire un portait sous une forme proche de celle-ci :
    Imaginons un élève de Jean-Marc Rodrigue assis en cours de français et travaillant sur le thème du portrait (ou pourquoi pas un autre sujet). Alors qu’il prendrait en note le cours (de manière assez scolaire en inscrivant des exemples du professeur –qui serait déjà des indices sur la personnalité de ce monsieur-), il pourrait également annoter, parsemer, quelques bribes de portrait du professeur qui est en train de parler et qui inspire l’élève (dans des marges ou encore entre ses notes de cours). Nous aurions donc un double portrait avec dans un premier temps ce qui se dégage du cours lui-même, et en même temps, par ce que l’élève tente de composer. Il faudrait ainsi jouer sur la mise en page pour construire ce portrait (comme nous avons déjà pu évoquer la question lorsque nous parlions de la recette d’Eugénie).

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