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Isabelle Mimouni poursuit son travail sur Polytropiques

dimanche 30 septembre 2018

Atelier 2018-2019 lancement

L'atelier se remet au travail en cette année 2018-2019 !

L'année sera consacrée à la vie passionnante et hautement romanesque du fondateur du lycée Chaptal, Prosper Parfait Goubaux.

La première séance a eu pour vocation de lire et analyser 3 notices biographiques (voir ci-dessous) pour dégager leur potentiel romanesque. 
On voit ainsi surgir des pistes de scènes ou d'anecdotes à rédiger.
Chaque élève choisira la piste qu'il compte développer.

Atelier d’écriture - Compte-rendu
- Prosper Parfait Goubaux - 
      26 Septembre 2018

=>  Lecture de trois notices biographiques.

     On peut observer une structure pyramidale de sa vie.
           Montée: ascenseur social ; puis descente due à la maladie et aux dettes.

=> Les dettes sont un élément romanesque (exemple: La Parure, de Maupassant).
Un jeu métaphorique est possible entre la dette et la maladie : analogie entre l’épuisement par la dette et l’épuisement par la maladie.
On observe un destin subi, thème de tragédie.

Biographie: Sa vie a été composée de moments incontournables, rappelant les poncifs du roman initiatique:
Naissance, entrée à l’école, mort du père/mère, première rencontre amoureuse, mariage, consécration, désillusion (désillusion dans la quête de succès politique, financier, littéraire, amoureux par exemple), départ/retour de voyage…

On peut relever dans ces biographies de Goubaux:

     L’enfance malheureuse; marquée par la punition corporelle.
=> Le beau-père; rappelle les contes de fée, rôle du “pâratre”.
Pourrait éventuellement donner lieu à une scène de violence physique (“peu humain”, “dureté”)

=> Scène de description du monde des petits ouvriers parisiens

=> L’apprentissage de la lecture.
Apprend tard; plusieurs versions de l’histoire de son apprentissage atypique. Selon l’une il apprend à lire en lisant des enseignes ;
Potentialité d’une promenade à Paris en quête d’enseignes; le musée du Carnavalet expose diverses enseignes (http://www.carnavalet.paris.fr/fr/collections/enseignes) qui pourraient servir à des descriptions. (également possible de s’inspirer de celles décrites par Balzac dans Les comédiens sans le savoir)

     L’adolescence;
=> Scène possible à Louis le Grand. Décalage entre le milieu ouvrier (Goubaux) et les autres élèves. On peut imaginer une scène de bizutage.
Cf : Arrivée de Charles dans la classe,  dans Madame Bovary.
Décalage dû aux vêtements, etc.
=> Imaginer le lien entre Goubaux et un grand écrivain ayant fréquenté Louis le Grand à la même époque.

=> On ne sait rien de sa femme; laisse donc place à l’imagination. On peut supposer que c’est une anonyme.
Marié très jeune= signe des milieux populaires, grande pauvreté.
Marié à 19 ans; père à 20 ans. Le mariage s’est-il fait parce que la femme attendait déjà un enfant? => Potentiel romanesque.
On peut voir ce mariage comme dû à un grand amour (donc scène mariage, description femme), ou comme une façon d’évacuer le milieu familial (et en particulier le beau-père haï).


     Engagement politique:
Plusieurs notations laissent deviner un engagement fort, peut-être révolutionnaire. Quel moment serait le plus propice pour une scène sur le sujet? 1830? 1848?
=> Scène de barricades (Cf Gavroche dans Les Misérables, ou 1848 dans L’Education sentimentale).
=> Scène de grand discours révolutionnaire, en s’inspirant par exemple des discours de Danton ou de Mirabeau.
=> Scène d’écriture d’un article, avec débat entre journalistes.
=> Appartenance éventuelle à des sociétés secrètes (qui foisonnent au 19ème siècle)

     Les pseudonymes
Pourquoi?
-      Peur/censure
-      Préserver un mystère
-      Triple identité: dramaturge/pédagogue/révolutionnaire.
Dualité des milieux sociaux; on sent un homme pouvant être tiraillé par ses contradictions.

     Potentiel de son institution
=> Romanesque, parce que précurseur de Chaptal
=> Potentiel grandiose, scène symbolique: scène dans laquelle Goubaux congédie les élèves, départ des élèves refusant le projet.
=> Scène de description architecturale
=> Changement de nom du collège en 1848.
Scène faisant intervenir Delacroix qui peindrait les portraits d’élèves.

     Mise en abîme possible, avec effet d'ascenseur social : 
=> Monjean, le successeur brillant qu’il s’est choisi (ancien concierge). 

     Importance du “Latréaumont”.
 => Lautréamont, figure légendaire de la Littérature, qui s’est choisi ce nom d’après la pière que Goubaux a co-écrite. Ainsi, si Goubaux est tombé dans l’oubli, une partie de son travail se cache derrière une immense figure qui a marqué le surréalisme.

     Epilogue
Un épilogue serait intéressant parce que permettrait de réfléchir sur lui même (scène sur lit de mort, retour sur sa vie).
Importance de son nom: Prosper (“prospère”) Parfait. 
A-t-il été prospère, a-t-il été parfait?
Permettrait aussi de s’interroger sur les raisons de son oubli.



     Des conversations à haut potentiel:
- Convainc le banquier Jacques Laffitte de financer son projet.
- Discussion avec Delacroix (qui peindra les élèves)
- Discussion avec Dumas
- Avec tous ses co-auteurs
- Scène du père parlant de pédagogie à son fils (anti-réécriture de Pantagruel et Gargantua; avis opposés concernant l’éducation, notamment sur le latin étant donné les projets de Goubaux sur la modernité pédagogique)


Notice du Grand Larousse universel du XIXème siècle, t. 8, 1875


GOUBAUX (Prosper-Parfait), auteur dramatique français, né à Paris le 10 juin 1795, mort dans la même ville en août 1859. Né pauvre et placé sous la direction d’un beau-père peu humain, il apprit à lire, à l’âge de douze ans,
en épelant les enseignes qu’il rencontrait sur son passage. Entré au lycée Louis-le-Grand, il y termina ses études, et, déjà marié, en 1814, prit part à, la défense de Paris. Après avoir été répétiteur de grec et de latin à l’institution
Sainte-Barbe, il fonda, en 1820, avec M. de Delauneau père, une maison d’éducation dont les commencements furent des plus pénibles, par suite des tracasseries administratives.
Il prit part aux luttes politiques des dernières années de la Restauration, et fit partie des diverses sociétés de l’époque. Après juillet 1830, il transféra son établissement dans la circonscription du collège Bourbon,
et y réunit celui de M. de la Chauvinière.
Ce fut M. Laffitte qui lui avança les premiers fonds nécessaires à l’installation de cette maison, où ont passé nombre d’hommes célèbres ou distingués en tous les genres, et qu’il vendit à la ville de Paris, en 1846, au moment de son plus grand succès. La ville en fit le collège Chaptal, d’abord nommé collège de François Ier, et y maintint Goubaux pour directeur. On cite, parmi les maîtres d’étude que cet établissement compta pendant sa première période : MM. Alphonse Karr, Belmontet, Michel (de Bourges), l’acteur Guyon, Saudras, etc. Goubaux avait débuté dans les lettres par des ''Esquisses de mœurs françaises''(1822, in-8°), et donné ensuite une traduction estimée d’Horace (1827, 2 vol. in-8°). Le théâtre lui doit un certain nombre de pièces romantiques signées ''Dinaux'', pseudonyme composé de la syllabe finale de son nom et de celui de son premier collaborateur, M. Beudin ; plus tard, M. Beudin s’étant tourné vers la politique et la finance, Goubaux conserva seul ce pseudonyme déjà connu à divers titres, mais principalement par deux drames, dont le premier a fourni un de ses plus beaux rôles à Frédérick-Lemaître : Trente ans ou la Vie d’un joueur, à la Porte-Saint-Martin (1857), et Richard d’Arlington(1832). Victor Ducange avait retouché et signé Trente ans; Alexandre Dumas, père avait fuit de même pour la seconde pièce. Parmi les ouvrages, d’ailleurs fort nombreux, dus à Goubaux ou auxquels il a seulement collaboré, nous distinguerons :
Clarisse Harlowe(1832) ; L’Abbaye de Castro(1840) ; La Dot de Suzette(1842) ; Les Mystères de Paris(1844). Il a donné au Théâtre-Français, avec M. Legouvé, Louise de Lignerolles(1838), un des derniers beaux rôles de
Melle Mars, et, avec Eugène Sue, Latréaumont(1840), et La Prétendante(1841). Goubaux a écrit, en outre, dans plusieurs journaux, entre autres dans le Courrier français, des feuilletons signés ''Pierre Aubry.'' Il était, depuis 1843, chevalier de la Légion d’honneur, lorsqu’il a succombé à une terrible maladie, un cancer de l’estomac, et il est mort littéralement de faim.


Notice de l’INRP :
 http://www.inrp.fr/edition-electronique/lodel/dictionnaire-ferdinand-buisson/document.php?id=2816
Goubaux
 Prosper Goubaux, né à Paris le 22 prairial an III (10 juin 1795), est mort à Paris le 31 juillet 1859. 
« Goubaux — écrivait son ami Ernest Legouvé en 1886 — eut deux professions si opposées qu'elles semblent s'exclure, et il se montra aussi éminent dans toutes deux que s'il n'en eût exercé qu'une seule. Il fut auteur dramatique et instituteur. Comme auteur dramatique, il appartient à la race d'élite des créateurs. Comme instituteur, il a sa place parmi les bienfaiteurs publics : la France lui doit une forme nouvelle d'éducation. Or, de cette double existence si féconde, que reste-t-il ? Pas même un nom. A peine un souvenir. Ses drames sont signés d'un pseudonyme où ne figure que la dernière syllabe de son nom (Dinaux). Son oeuvre d'éducation porte un autre nom que le sien. Il aurait dû être deux fois célèbre: il est inconnu. » 
La mère de Goubaux tenait une petite boutique de mercerie dans la rue du Rempart, détruite aujourd'hui. Son enfance fut rendue malheureuse par la dureté d'un beau-père. A neuf ans, il savait à peine ses lettres ; mais sa mère ayant eu l'heureuse idée de lui lire le début d'un conte, l'enfant apprit à lire en onze jours pour connaître le reste. Reçu comme élève boursier au lycée Louis-le-Grand, il lit de brillantes études, puis devint répétiteur de grec et de latin à l'école Sainte-Barbe. A dix-neuf ans, il était marié ; à vingt ans, il était père. En 1820, il fonda, avec un associé, l’institution Saint-Victor, dont les commencements, entravés par les tracasseries de l'administration, furent des plus pénibles ; en outre, par la disparition de son associé, Goubaux, sans aucune fortune, se trouva dès le début chargé d'une dette considérable, dont il traîna toute sa vie le fardeau ; forcé de recourir aux usuriers pour faire face aux échéances menaçantes de l'amortissement, il connut des heures d'angoisse terribles ; « quand il mourut, il était à peine libéré de la veille » (Legouvé). Tout en dirigeant son institution, où il eu, parmi ses sous-maîtres, Alphonse Karr et Michel (de Bourges), il s'occupait de politique anti-gouvernementale : il joua un rôle actif dans les luttes des dernières années de la Restauration, et collabora au principal organe de l'opposition, le Courrier français. En même temps, autour dramatique, il donnait, * en collaboration avec Beudin et Victor Ducange, le célèbre mélodrame Trente ans ou la Vie d'un joueur (1827): et, latiniste délicat — lui qui devait créer en France 1' « enseignement français », — il publiait une traduction d'Horace qui fut remarquée (1827, 2 vol.). 
Après la révolution de 1830, Goubaux transféra son institution dans la circonscription du collège Bourbon (ancien lycée Bonaparte, aujourd'hui Condorcet). dont ses élèves suivirent les classes, et y réunit l'institution de la Chauvinière. Une idée hantait depuis longtemps l'éducateur intelligent qu'était Goubaux : il rêvait la création, à côté de l'ancien enseignement universitaire, d'un enseignement plus pratique, plus moderne, analogue à celui de la Realschule allemande ; en 1837, il résolut de transformer son institution pour y réaliser son plan de réforme. 
« Goubaux — raconte Ernest Legouvé — avait sur l'éducation des idées très acceptées aujourd'hui, grâce à son initiative, mais bien nouvelles et bien hardies quand il osa les formuler pour la première fois. Ce qui le frappait avant tout, c'était le désaccord entre l’enseignement de l'Etat et l'esprit de la société moderne. D'un côté, il voyait le monde tendre de plus en plus vers l'industrie, le commercé, l'agriculture, les sciences appliquées ; il entendait beaucoup de pères désirer pour leurs enfants une profession industrielle et réclamer à cet effet des études spéciales ; et, en même temps, il remarquait que l'éducation universitaire ne répondait en rien à ce besoin : la littérature en était le seul objet ; il n'y avait pas d'enseignement professionnel. Cette lacune tourmentait Coubaux ; il sentait là depuis longtemps une création à faire ; mais comment y parvenir? Tout lui était obstacle ; d'abord son institution même : ses élèves suivaient les cours du collège [Bourbon] ; comment introduire l'éducation nouvelle dans son établissement sans le détruire?. Puis l'Université ne s'élèverait elle pas contre cette innovation? le ministère de l'instruction publique la permettrait-il? Ni Jules Simon, ni Victor Duruy n'étaient ministres alors, et Villemain m'avait dit à moi : Un collège français en France, jamais! » 
Après avoir longtemps hésité, Goubaux prit un parti héroïque : il congédia ceux des élèves de sa pension — un peu plus de la moitié — qui suivaient les cours du collège, et resta avec les quelques adeptes de la nouvelle méthode. Bientôt des familles gagnées à ses idées lui envoyèrent leurs fils, et l'institution, avec son programme d'enseignement moderne, prit un nouvel essor. La Ville de Paris, qui en 1839 avait fondé une école d'enseignement primaire supérieur (l'école Torgot), s'intéressa à la tentative de Goubaux : après lui avoir d'abord accordé son patronage, elle adopta son institution, qui reçut le nom d'école municipale François Ier (1844) ; Goubaux fut conservé comme directeur de rétablissement, où l'enseignement primaire supérieur s'associa à un enseignement secondaire français. 
Goubaux, cependant, avait continué simultanément sa carrière d'auteur dramatique. Après 1830, il donna entre autres, en collaboration avec Alexandre Dumas, Richard Darlington (1832) ; en collaboration avec Ernest Legouvé, Louise de Lignerolles (1838) ; en collaboration avec Eugène Sue, les Mystères de Paris (1844). 
Lorsque la révolution de Février eut renversé la monarchie, on débaptisa l'école dirigée par Goubaux, qui portait le nom d'un roi, et on lui donna celui d'un ministre du premier consul : l'école François Ier devint le collège Chaptal (1848). L'établissement ne cessa pas, dans les années suivantes, de prospérer et de prendre des développements nouveaux. Le directeur s'associa, comme préfet des études, un de ses anciens élèves, dont le père avait été concierge de l'institution Saint-Victor, et à qui Goubaux, frappé de son intelligence, avait fait suivre les classes de l'institution : ce fut cet ancien élève, M. Monjean, qui suppléa Goubaux lorsque celui-ci, atteint du mal qui devait l'emporter, un cancer de l'estomac, fut obligé de ralentir son activité et ce fut lui qui, après la mort du fondateur, en 1859, le remplaça comme directeur. 












Notice de Wikipédia

Fils d’une mercière de la rue du Rempart1, et placé sous la direction d’un beau-père peu humain, Goubaux n’apprit à lire qu’à douze ans, en épelant les enseignes qu’il rencontrait sur son passage2. Entré ensuite au lycée Louis-le-Grand, il y termina ses études et, déjà marié à dix-neuf ans et père à vingt ans1, prit part, en 1814, à la défense de Paris2. Après avoir été répétiteur de grec et de latin à l’institution Sainte-Barbe, il fonda, en 1820, avec Delauneau père, une maison d’éducation dont les commencements furent des plus pénibles, par suite des tracasseries administratives2.
Il prit part aux luttes politiques des dernières années de la Restauration, et fit partie des diverses sociétés de l’époque2. Après juillet 1830 il transféra son établissement dans la circonscription du collège Bourbon, et y réunit celui de La Chauvinière2. Jacques Laffitte lui avança les premiers fonds nécessaires à l’installation de cette maison, où ont passé nombre d’hommes célèbres ou distingués en tous les genres, et qu’il vendit à la ville de Paris, en 1846, au moment de son plus grand succès2. D’abord nommé collège de François Ier, la ville lui donna, en 1848, le nom de Chaptal3, sans que ce dernier ait jamais été pour quoi que ce soit dans cet établissement, et y maintint Goubaux pour directeur2.
On cite, parmi les maitres d’étude du « collège Chaptal », qui compta pendant sa première période Alphonse Karr, Belmontet, Michel de Bourges, l’acteur Guyon, Sandras, etc2. Delacroix, qu’il connaissait depuis les années scolaires, a peint, entre 1824 et 1834, une série de portraits d’élèves qui avaient remporté des prix à l’école qu’il avait fondée.
Goubaux a débuté dans les lettres par des Esquisses de mœurs françaises (1822, in-8°), et donné ensuite une traduction estimée d’Horace (1827, 2 vol. in-8°)2. Le théâtre lui doit un certain nombre de pièces romantiques signées « Dinaux », pseudonyme composé de la syllabe finale de son nom et de celui de son premier collaborateur, le banquier Beudin2. Ce dernier s’étant, par la suite, tourné vers la politique et la finance, Goubaux conserva seul ce pseudonyme déjà connu à divers titres, mais principalement par deux drames, dont le premier a fourni un de ses plus beaux rôles à Frédérick Lemaître : Trente ans ou la Vie d’un joueur, joué à la Porte-Saint-Martin en 1857, et Richard d’Arlington, en 18322.
Victor Ducange avait retouché et signé Trente ans ; Alexandre Dupièce2. Parmi les ouvrages, d’ailleurs fort nombreux, dus à Goubaux ou auxquels il a seulement collaboré, on relève Clarisse Harlowe (1832) ; l’Abbaye de Castro (1840) ; la Dot de Suzette (1842) ; les Mystères de Paris (1844)2. Il a donné au Théâtre-Français, avec Ernest Legouvé, Louise de Lignerolles (1838), un des derniers beaux rôles de Mademoiselle Mars, et, avec Eugène Sue, Lautréamont (1840), et la Prétendante (1841)2.
Goubaux a écrit en outre, dans plusieurs journaux, entre autres dans le Courrier français, des feuilletons signés Pierre Auberg2. Il était, depuis 1843, chevalier de la Légion d’honneur, lorsqu’il a succombé à un cancer de l’estomac, qui le condamna à littéralement mourir de faim2.
Il est le grand-père du physicien Alfred Potier.
La place Prosper-Goubaux a reçu son nom en 1907.




Notice du Grand Larousse universel du XIXème siècle, t. 8, 1875


GOUBAUX (Prosper-Parfait), auteur dramatique français, né à Paris le 10 juin 1795, mort dans la même ville en août 1859. Né pauvre et placé sous la direction d’un beau-père peu humain, il apprit à lire, à l’âge de douze ans,
en épelant les enseignes qu’il rencontrait sur son passage. Entré au lycée Louis-le-Grand, il y termina ses études, et, déjà marié, en 1814, prit part à, la défense de Paris. Après avoir été répétiteur de grec et de latin à l’institution
Sainte-Barbe, il fonda, en 1820, avec M. de Delauneau père, une maison d’éducation dont les commencements furent des plus pénibles, par suite des tracasseries administratives.
Il prit part aux luttes politiques des dernières années de la Restauration, et fit partie des diverses sociétés de l’époque. Après juillet 1830, il transféra son établissement dans la circonscription du collège Bourbon,
et y réunit celui de M. de la Chauvinière.
Ce fut M. Laffitte qui lui avança les premiers fonds nécessaires à l’installation de cette maison, où ont passé nombre d’hommes célèbres ou distingués en tous les genres, et qu’il vendit à la ville de Paris, en 1846, au moment de son plus grand succès. La ville en fit le collège Chaptal, d’abord nommé collège de François Ier, et y maintint Goubaux pour directeur. On cite, parmi les maîtres d’étude que cet établissement compta pendant sa première période : MM. Alphonse Karr, Belmontet, Michel (de Bourges), l’acteur Guyon, Saudras, etc. Goubaux avait débuté dans les lettres par des ''Esquisses de mœurs françaises''(1822, in-8°), et donné ensuite une traduction estimée d’Horace (1827, 2 vol. in-8°). Le théâtre lui doit un certain nombre de pièces romantiques signées ''Dinaux'', pseudonyme composé de la syllabe finale de son nom et de celui de son premier collaborateur, M. Beudin ; plus tard, M. Beudin s’étant tourné vers la politique et la finance, Goubaux conserva seul ce pseudonyme déjà connu à divers titres, mais principalement par deux drames, dont le premier a fourni un de ses plus beaux rôles à Frédérick-Lemaître : Trente ans ou la Vie d’un joueur,  à la Porte-Saint-Martin (1857), et Richard d’Arlington(1832). Victor Ducange avait retouché et signé Trente ans; Alexandre Dumas, père avait fuit de même pour la seconde pièce. Parmi les ouvrages, d’ailleurs fort nombreux, dus à Goubaux ou auxquels il a seulement collaboré, nous distinguerons :
Clarisse Harlowe(1832) ; L’Abbaye de Castro(1840) ; La Dot de Suzette(1842) ; Les Mystères de Paris(1844). Il a donné au Théâtre-Français, avec M. Legouvé, Louise de Lignerolles(1838), un des derniers beaux rôles de
Melle Mars, et, avec Eugène Sue, Latréaumont(1840), et La Prétendante(1841). Goubaux a écrit, en outre, dans plusieurs journaux, entre autres dans le Courrier français, des feuilletons signés ''Pierre Aubry.'' Il était, depuis 1843, chevalier de la Légion d’honneur, lorsqu’il a succombé à une terrible maladie, un cancer de l’estomac, et il est mort littéralement de faim.


Notice de l’INRP :
 http://www.inrp.fr/edition-electronique/lodel/dictionnaire-ferdinand-buisson/document.php?id=2816
Goubaux
 Prosper Goubaux, né à Paris le 22 prairial an III (10 juin 1795), est mort à Paris le 31 juillet 1859. 
« Goubaux — écrivait son ami Ernest Legouvé en 1886 — eut deux professions si opposées qu'elles semblent s'exclure, et il se montra aussi éminent dans toutes deux que s'il n'en eût exercé qu'une seule. Il fut auteur dramatique et instituteur. Comme auteur dramatique, il appartient à la race d'élite des créateurs. Comme instituteur, il a sa place parmi les bienfaiteurs publics : la France lui doit une forme nouvelle d'éducation. Or, de cette double existence si féconde, que reste-t-il ? Pas même un nom. A peine un souvenir. Ses drames sont signés d'un pseudonyme où ne figure que la dernière syllabe de son nom (Dinaux). Son oeuvre d'éducation porte un autre nom que le sien. Il aurait dû être deux fois célèbre: il est inconnu. » 
La mère de Goubaux tenait une petite boutique de mercerie dans la rue du Rempart, détruite aujourd'hui. Son enfance fut rendue malheureuse par la dureté d'un beau-père. A neuf ans, il savait à peine ses lettres ; mais sa mère ayant eu l'heureuse idée de lui lire le début d'un conte, l'enfant apprit à lire en onze jours pour connaître le reste. Reçu comme élève boursier au lycée Louis-le-Grand, il lit de brillantes études, puis devint répétiteur de grec et de latin à l'école Sainte-Barbe. A dix-neuf ans, il était marié ; à vingt ans, il était père. En 1820, il fonda, avec un associé, l’institution Saint-Victor, dont les commencements, entravés par les tracasseries de l'administration, furent des plus pénibles ; en outre, par la disparition de son associé, Goubaux, sans aucune fortune, se trouva dès le début chargé d'une dette considérable, dont il traîna toute sa vie le fardeau ; forcé de recourir aux usuriers pour faire face aux échéances menaçantes de l'amortissement, il connut des heures d'angoisse terribles ; « quand il mourut, il était à peine libéré de la veille » (Legouvé). Tout en dirigeant son institution, où il eu, parmi ses sous-maîtres, Alphonse Karr et Michel (de Bourges), il s'occupait de politique anti-gouvernementale : il joua un rôle actif dans les luttes des dernières années de la Restauration, et collabora au principal organe de l'opposition, le Courrier français. En même temps, autour dramatique, il donnait, * en collaboration avec Beudin et Victor Ducange, le célèbre mélodrame Trente ans ou la Vie d'un joueur (1827): et, latiniste délicat — lui qui devait créer en France 1' « enseignement français », — il publiait une traduction d'Horace qui fut remarquée (1827, 2 vol.). 
Après la révolution de 1830, Goubaux transféra son institution dans la circonscription du collège Bourbon (ancien lycée Bonaparte, aujourd'hui Condorcet). dont ses élèves suivirent les classes, et y réunit l'institution de la Chauvinière. Une idée hantait depuis longtemps l'éducateur intelligent qu'était Goubaux : il rêvait la création, à côté de l'ancien enseignement universitaire, d'un enseignement plus pratique, plus moderne, analogue à celui de la Realschule allemande ; en 1837, il résolut de transformer son institution pour y réaliser son plan de réforme. 
« Goubaux — raconte Ernest Legouvé — avait sur l'éducation des idées très acceptées aujourd'hui, grâce à son initiative, mais bien nouvelles et bien hardies quand il osa les formuler pour la première fois. Ce qui le frappait avant tout, c'était le désaccord entre l’enseignement de l'Etat et l'esprit de la société moderne. D'un côté, il voyait le monde tendre de plus en plus vers l'industrie, le commercé, l'agriculture, les sciences appliquées ; il entendait beaucoup de pères désirer pour leurs enfants une profession industrielle et réclamer à cet effet des études spéciales ; et, en même temps, il remarquait que l'éducation universitaire ne répondait en rien à ce besoin : la littérature en était le seul objet ; il n'y avait pas d'enseignement professionnel. Cette lacune tourmentait Coubaux ; il sentait là depuis longtemps une création à faire ; mais comment y parvenir? Tout lui était obstacle ; d'abord son institution même : ses élèves suivaient les cours du collège [Bourbon] ; comment introduire l'éducation nouvelle dans son établissement sans le détruire?. Puis l'Université ne s'élèverait elle pas contre cette innovation? le ministère de l'instruction publique la permettrait-il? Ni Jules Simon, ni Victor Duruy n'étaient ministres alors, et Villemain m'avait dit à moi : Un collège français en France, jamais! » 
Après avoir longtemps hésité, Goubaux prit un parti héroïque : il congédia ceux des élèves de sa pension — un peu plus de la moitié — qui suivaient les cours du collège, et resta avec les quelques adeptes de la nouvelle méthode. Bientôt des familles gagnées à ses idées lui envoyèrent leurs fils, et l'institution, avec son programme d'enseignement moderne, prit un nouvel essor. La Ville de Paris, qui en 1839 avait fondé une école d'enseignement primaire supérieur (l'école Torgot), s'intéressa à la tentative de Goubaux : après lui avoir d'abord accordé son patronage, elle adopta son institution, qui reçut le nom d'école municipale François Ier (1844) ; Goubaux fut conservé comme directeur de rétablissement, où l'enseignement primaire supérieur s'associa à un enseignement secondaire français. 
Goubaux, cependant, avait continué simultanément sa carrière d'auteur dramatique. Après 1830, il donna entre autres, en collaboration avec Alexandre Dumas, Richard Darlington (1832) ; en collaboration avec Ernest Legouvé, Louise de Lignerolles (1838) ; en collaboration avec Eugène Sue, les Mystères de Paris (1844). 
Lorsque la révolution de Février eut renversé la monarchie, on débaptisa l'école dirigée par Goubaux, qui portait le nom d'un roi, et on lui donna celui d'un ministre du premier consul : l'école François Ier devint le collège Chaptal (1848). L'établissement ne cessa pas, dans les années suivantes, de prospérer et de prendre des développements nouveaux. Le directeur s'associa, comme préfet des études, un de ses anciens élèves, dont le père avait été concierge de l'institution Saint-Victor, et à qui Goubaux, frappé de son intelligence, avait fait suivre les classes de l'institution : ce fut cet ancien élève, M. Monjean, qui suppléa Goubaux lorsque celui-ci, atteint du mal qui devait l'emporter, un cancer de l'estomac, fut obligé de ralentir son activité et ce fut lui qui, après la mort du fondateur, en 1859, le remplaça comme directeur. 












Notice de Wikipédia

Fils d’une mercière de la rue du Rempart1, et placé sous la direction d’un beau-père peu humain, Goubaux n’apprit à lire qu’à douze ans, en épelant les enseignes qu’il rencontrait sur son passage2. Entré ensuite au lycée Louis-le-Grand, il y termina ses études et, déjà marié à dix-neuf ans et père à vingt ans1, prit part, en 1814, à la défense de Paris2. Après avoir été répétiteur de grec et de latin à l’institution Sainte-Barbe, il fonda, en 1820, avec Delauneau père, une maison d’éducation dont les commencements furent des plus pénibles, par suite des tracasseries administratives2.
Il prit part aux luttes politiques des dernières années de la Restauration, et fit partie des diverses sociétés de l’époque2. Après juillet 1830 il transféra son établissement dans la circonscription du collège Bourbon, et y réunit celui de La Chauvinière2. Jacques Laffitte lui avança les premiers fonds nécessaires à l’installation de cette maison, où ont passé nombre d’hommes célèbres ou distingués en tous les genres, et qu’il vendit à la ville de Paris, en 1846, au moment de son plus grand succès2. D’abord nommé collège de François Ier, la ville lui donna, en 1848, le nom de Chaptal3, sans que ce dernier ait jamais été pour quoi que ce soit dans cet établissement, et y maintint Goubaux pour directeur2.
On cite, parmi les maitres d’étude du « collège Chaptal », qui compta pendant sa première période Alphonse Karr, Belmontet, Michel de Bourges, l’acteur Guyon, Sandras, etc2. Delacroix, qu’il connaissait depuis les années scolaires, a peint, entre 1824 et 1834, une série de portraits d’élèves qui avaient remporté des prix à l’école qu’il avait fondée.
Goubaux a débuté dans les lettres par des Esquisses de mœurs françaises (1822, in-8°), et donné ensuite une traduction estimée d’Horace (1827, 2 vol. in-8°)2. Le théâtre lui doit un certain nombre de pièces romantiques signées « Dinaux », pseudonyme composé de la syllabe finale de son nom et de celui de son premier collaborateur, le banquier Beudin2. Ce dernier s’étant, par la suite, tourné vers la politique et la finance, Goubaux conserva seul ce pseudonyme déjà connu à divers titres, mais principalement par deux drames, dont le premier a fourni un de ses plus beaux rôles à Frédérick Lemaître : Trente ans ou la Vie d’un joueur, joué à la Porte-Saint-Martin en 1857, et Richard d’Arlington, en 18322.
Victor Ducange avait retouché et signé Trente ans ; Alexandre Dupièce2. Parmi les ouvrages, d’ailleurs fort nombreux, dus à Goubaux ou auxquels il a seulement collaboré, on relève Clarisse Harlowe (1832) ; l’Abbaye de Castro (1840) ; la Dot de Suzette (1842) ; les Mystères de Paris (1844)2. Il a donné au Théâtre-Français, avec Ernest Legouvé, Louise de Lignerolles (1838), un des derniers beaux rôles de Mademoiselle Mars, et, avec Eugène Sue, Lautréamont (1840), et la Prétendante (1841)2.
Goubaux a écrit en outre, dans plusieurs journaux, entre autres dans le Courrier français, des feuilletons signés Pierre Auberg2. Il était, depuis 1843, chevalier de la Légion d’honneur, lorsqu’il a succombé à un cancer de l’estomac, qui le condamna à littéralement mourir de faim2.
Il est le grand-père du physicien Alfred Potier.
La place Prosper-Goubaux a reçu son nom en 1907.



dimanche 11 février 2018

séance du 7 février 2018

Compte rendu de l’Atelier d’écriture du mercredi 7 février 2018

Le temps d'observation au Père Lachaise a eu lieu le samedi 3 février, le groupe a choisi de stationner au niveau de l'allée transversale près du Crématorium.

I)              Impressions 

-       Sentiment d'être un intrus (il n'est pas habituel de rester statique et d'observer).
-       Très peu de tristesse sur le visage des passants bien qu'une cérémonie ait lieu à quelques pas. 
-       Tourisme dans le cimetière malgré le froid (langues étrangères ++) 
-       Lieu banalisé (joggeur + passant se comportant comme dans la rue) 

II)            Méthodes : 2 possibilités 

* partir du fond pour trouver la forme 
* L'inverse 

III)          Idées :
Se demander quel est le centre de notre expérience. Il faut partir du principe que pour écrire, on doit avoir quelque chose de particulier à transmettre au lecteur (quelque chose qui nous tient à cœur). Le texte sera fort si l’on part d’un élément vraiment personnel.

ü  Mettre un prologue (idée du chœur des pièces de théâtre de l’Antiquité)

ü  Ecart de perception entre l'idée qu'on se fait du cimetière et le Père Lachaise à statut particulier à interrogation sur ce lieu.

ü  Travail sur les langues étrangères. Elles sont une familiarité dans un endroit étranger (+ surprenant d'en entendre autant). La perception auditive de la polyphonie (des langues et des oiseaux) doit se faire entendre à l'écrit : travail sur plusieurs voix + un texte qui joue sur les sonorités (assonances, allitérations, etc.).  

ü  Concentration sur la vie (dans un cimetière !)  et le mouvement. Fixer une focalisation : sur qui ? Une identité particulière (le joggeur par exemple) ou sur les passants en général (leur pensées, les motifs de leur présence...). Se poser la question de la relation du/des passant(s) au décor.

ü  Mort et vie se confondent dans un même lieu, et encore plus au printemps.
Idée du cycle de la vie qui est représentée de manière physique.

·      Le Père Lachaise est un « jardin-cimetière ».
·      Les chants d'oiseaux sont variés (aussi bien corbeau que chants plus aigus).
·      Les arbres ont des feuilles ou non (plus ou moins résistants).

ü  Dimension publique d'un cimetière (intimité plus difficile à trouver qu'avant, à l'époque où il était autorisé d'enterrer ses morts dans son jardin). Soulève 2 questions :
=> Quelle sensibilité peut-on avoir pour des morts qui ne sont pas les nôtres ?
=> Renforcement du sentiment d’intrusion : a-t-on notre place dans un espace avec des morts qui ne sont pas les nôtres ? 

ü  Axer le travail sur le macabre ou la sacralité.

ü  Lieu de « surgissement de la vie » : négation du caractère sacré du lieu
Sacralisation refusée (Un texte décalé, humoristique ?)
Evocation d’un passant qui avait l’air pressé et qui parlait très fort.

ü  Observation des couleurs et du contraste entre l’environnement du cimetière et la manière dont les passants sont vêtus.
Entrer dans celui qui ne bouge pas : point de vue d'une tombe. Possibilité d’intégrer dialogues des morts dans la tombe qui discutent sur ce qu'ils voient. 

ü  Observation d’une tombe particulièrement jolie qui mène à la réalisation que quelques éléments d’informations (noms, dates) peuvent changer la perception (=> Pouvoir de l’imagination).
Un ouvrage intéressant : Dora Bruder de Patrick Modiano => le peu d’informations fournies sur une femme portée disparue provoque un désir de connaître son identité et de la reconstruire.
Question sur ce qui garde une identité : des dates, un nom. Qu’est-ce qu’un nom ?

ü  L’expérience et sa particularité : on accepte de se dessaisir de notre fonctionnement habituel (rupture). Impression d’être « hors du monde », d’être différent. 

ü  Ancienneté du cimetière (monument historique) : des strates de temporalités importantes. Rapport au temps dans le cimetière avec les dates inscrites sur les tombes (pas comme dans un château fort où il n'y a pas de dates écrites sur les murs). D’autres éléments marquent le temps comme les pavés (rappellent le XIXème s.) et les arbres (+ ou – jeunes). Rapport à l’histoire et particularité du rapport au temps à explorer.

ü  Perception peut être complexe à cause du nombre de visites dans le lieu (visites, guide…) + rapport sentimental (tombe de Balzac + tombe personnelle). Cimetière à soi => travail axé sur les strates de relations au Père Lachaise.

ü  Etonnant : personne n’a eu de proposition du type gothique, fantastique, surnaturel (alors que le lieu est propice à ce genre d’écrits).
Observation d’Azane : sentiment d’avoir été réellement bloquée par quelque chose lorsqu’elle a voulu regarder dans une tombe.

PB : Quel projet pour Marguerite qui était absente lors de la visite ? Tour de table pour avoir les « éléments marquants » du lieu.

IV)          Éléments marquants 

-       La relation au bruit différente (peut-être parce qu’on est attentif ?). 
-       Un sentiment d’intrusion =>Le regard noir lancé par une personne qui était là pour enterrer quelqu’un renforce ce sentiment de pas être à sa place. 
-       Les pavés peuvent poser problème : difficulté à marcher (talons) => amusant.
Beaucoup de voitures. 
-       Une sensibilité aux notes discordantes : une voiture rouge vif, vêtements des passants, les poubelles vertes et énormes (contraste avec l’environnement). 
-       Le moment humain (=le sourire échangé avec l’homme tenant une rose).
-       Le fait de passer de l'autre côté du décor (on devient des choses à observer). 
-       La similitude des duos (= couple de style).
Exemples : Moustaches, de doudoune et bonnet noirs, de talons, style similaire (dreadlocks et bonnets fluo), etc.
-       Sentiment d’immensité, d’infini : grand espace + difficulté à délimiter le mur (à cause de la végétation). Le cimetière est un espace particulièrement clos (gardiens + barrières) mais le carrefour choisi efface les limites. Impression d’infini encore renforcée par le sentiment que l’espace est inépuisable. => Plusieurs modes d’infini.  
-       Possibilité d’un lien avec le vécu (à cause d’un nom par exemple). Les expériences se recoupent (identification possible en écoutant les conversations où la gestuelle par exemple). Une certaine banalité dans les conversations.
-       Les couleurs (rouille, verdure, vêtements en contraste avec le décor) 
-       Les pigeons au sol (paraissent marcher doucement de tombe en tombe comme les humains en deuil).
-       Sentiment d’intrusion quand on regarde à l’intérieur d’une tombe qui pose la question du voyeurisme. 



Information : Concours de la nouvelle, Prix Jacqueline de Romilly
Pour le gagnant : 1000 euros, publication de la nouvelle, visite privée de l’Académie Française, un séjour culturel à Athènes ou à Rome)
But : encourager l’évocation de l’Antiquité (biblique ou gréco/latine) dans les textes
Contraintes : 1200 signes maximum, mise en scène d’un mythe antique, fin à mi-mars.


Pour la semaine prochaine : propositions de projets pour les absents (Cyril, Justine, Anaïs, Mélanie) + travail sur la forme (étant donné que le travail d’aujourd’hui était surtout axé sur le fond). 

dimanche 19 novembre 2017

Séance du 15 novembre

Atelier d’écriture mercredi 15 novembre : Compte rendu

  • Choix de la date de rendez-vous au cimetière Père-Lachaise : samedi 2 décembre de 10h à 12h.

  • Regard sur le document partagé et correction collective.

  • Récapitulatif des informations du documentaire visionné avant les vacances.
Documentaire : objectivité
  • Masse d’informations, énumération de données (chiffres, noms, lieux…) : impression d’une liste sans connexion entre chaque donnée historique, simple inventaire austère. L'épuisement des données garantit une certaine objectivité.
  • Visite guidée filmée : le guide a une fonction informative/didactique. La mise en abîme du guide renforce le sentiment d’objectivité. Donne l’impression d’être un visiteur qui regarde d’abord le guide puis les autres visiteurs : le spectateur voit TOUT grâce au champ et au contre-champ → objectivité renforcée.
  • Montage réalisé avec archives (photos dans un album, documents officiels…) Les pages des albums sont tournées au fur et à mesure, les images se fondent dans le décor → la redondance entre l'ancien et le temps du film pour nous donne un effet plus réel et authentique. Le reportage datant de la fin des années 70, il est lui-même un ensemble d’images d’archives pour nous.
  • Sentiment d’objectivité renforcé par l’état des lieux : rien n’a bougé. Les éléments restent en place (→ authenticité) malgré le fait qu’ils soient peu nombreux (anciens meubles, cordes à linge...). Les ruines du ferry également n'ont pas été restaurées et constituent un des principaux témoignages du passé d'Ellis Island.
  • Réalités dont on a la certitude : la mer au début, la baie de New York, les tours jumelles, la statue de la liberté… L'auteur rectifie même et s'interroge sur l'erreur de Kalka dont nous avons tous la résolution aujourd'hui : la statue de la Liberté porte un flambeau, pas un glaive comme l'écrit Kafka. Ainsi, le spectateur est convaincu qu'il ne s’agit pas d’une fiction. La réalité authentifie. Elle repose sur la culture et les connaissances du spectateur quant aux différents realia qui lui sont présentés.
  • Les visiteurs sont des témoins apportant une certaine objectivité. Ils ne sont pas venus pour être filmés et cela se ressent. Par exemple, un garçon regarde la caméra : ce n’est pas un comédien puisqu’il est intrigué par elle. Le groupe est composé de personnes « ordinaires » qui sont toutes vêtues de la même façon (style des années 70).

  • Détermination du plan d'action, du protocole de réalisation du projet.
Méthode pour réussir
=> FAIRE UN INVENTAIRE !
  • Observer champ & contre-champ et leur interaction.
  • Observer les traces du temps dans l’espace (= les différentes strates), à la fois le muable et l'immuable, la vitesse de muabilité et la vétusté (= usure progressive d'un lieu ou d'un objet) : tombes, prolifération de la nature, dégradation des matériaux, traces météorologiques, ornement des tombes…
  • Observer l'extraordinaire et l'infraordinaire (tel Perec dans L'infraordinaire).
Détails → 3 minutes par détails :
  1. Imperfections de la peau
  2. Démarche des passants
  3. Téléphone portable
  4. Vêtements et accessoires (matières, styles, couleurs, chaussures, lunettes, sacs, chapeaux, voiles...) → dévoile beaucoup sur la personne → exemple : Anastasie, dans Le Père Goriot, porte un peignoir en soie au début. Elle est sensuelle, symbole de l’érotisme.
  5. Age
  6. Sexe
  7. Ecoute (discrète !) des conversations
  8. Regards
=> Le cimetière du Père-Lachaise est en effet à la fois un lieu infraordinaire car s'y trouvent des tombes banales (prêter attention aux noms et prénoms inscrits, à l'âge, au titre/métier de la personne enterrée, aux épitaphes et inscriptions qui lui sont dédiées). Mais il présente également des tombes extraordinaires d'écrivains, peintres, chanteurs... connus.

  • S’intéresser aux bruits et aux silences, aux odeurs (décompositions, natures...), aux sensations et au toucher (vent...).
  • Se questionner sur la verticalité et l'horizontalité du lieu (avec les tombes notamment).
Pour la prochaine fois, choisir le lieu d'observation ! Nous avions commencé à évoquer un lieu de passages, où se trouvera vraisemblablement du monde, à côté de quelqu'un de connu mais entouré de tombes plus banales.

Indiquez votre choix et vos arguments pour le justifier sur le documentpartagé.

lundi 30 octobre 2017

La seconde séance d'atelier (11 octobre) permet de définir le lieu dans lequel aura lieu la séance d'observation.
Différents critères sont pris en compte :
- variété des réactions possibles et donc des genres littéraires qui seront envisageables
- variété des types de personnes présents sur le lieu
- potentiel émotionnel
- dimension mémorielle

La discussion s'engage sur 4 lieux qui ont retenu une dizaine de voix lors du vote : hôpital, quai de métro (à Bastille), pont, cimetière du Père Lachaise.
C'est le Père Lachaise qui est choisi.

La deuxième partie de la séance permet de visionner le documentaire de Perec et Bober sur Ellis Island. Les participants analysent ce qui relève de la description objective et ce qui appartient en propre à l'identité du commentateur.
Un document partagé permet d'élaborer le compte rendu : ici